Il y a neuf mois on apprenait que j’étais enceinte. Une surprise, une fabuleuse surprise. Tant d’espoir. Des larmes de joie, des envies, des projets mais aussi des questions plein la tête.
Ma première grossesse. La première fois que j’avais envie de ce genre de surprise. Il faut dire qu’avec Lui c’est tellement évident.
J’ai fait beaucoup de découvertes sur la grossesse, et j’ai appris à composer avec les nausées matinales, à accepter de ralentir le rythme, à écouter mon corps, à me reposer.
J’ai timidement partagé la bonne nouvelle avec les plus proches, avec le rouge aux joues et l’espoir au cœur et ce joli secret qui grandissait en moi. Notre virgule.
Et puis il y a eu ces douleurs, cette hémorragie. Et c’était déjà fini. C’était parti.
On a pleuré, beaucoup, puis on s’est relevé. On a timidement encore partagé la nouvelle. On a pleuré encore. Et puis on s’est dit que cette virgule là avait ses raisons de ne pas être restée, ce n’était peut-être pas le meilleur moment. Je me remettais tout juste des raisons de mon retour d’Angleterre. J’étais encore « bancale ». Les phrases bateau fusaient « C’est que ça ne devait pas se faire », « la nature fait bien les choses », « au moins tu sais que tu peux tomber enceinte », « la machine fonctionne »; après tout que peut-on dire dans ce genre de cas ?
Ces dernières semaines étaient un peu plus difficiles. La date de sa naissance approche, sans m’en faire une montagne j’y pense de temps à autres.
Rassurez-vous je vais bien, nous allons bien. Juste que je ne m’imaginais pas que les fausses-couches pouvaient être aussi fréquentes, encore moins qu’elles soient si douloureuses.
C’est pourquoi j’en parle aujourd’hui. Une fausse-couche est une grande épreuve, morale et physique. Beaucoup parmi mon entourage m’ont confié en avoir fait avant d’avoir leurs enfants. J’ai trouvé du réconfort à découvrir que ce n’était pas « anormal », que je n’étais pas une exception, ou « mal faite », que ce n’était pas « ma faute ». J’ai pu partager cette épreuve avec d’autres qui l’avaient vécu aussi, dont les médecins qui m’ont bien expliqué ce qu’il se passait dans le corps. C’est important pour moi de comprendre. Cela donne du sens à ce qu’il s’est passé.
Et puis la vie a repris son cours. Je me suis remise de la fausse-couche et des complications qui ont suivi (ça a tout de même été assez laborieux). Nous avons recommencé à rire, à vivre.
Cette perte n’aura pas été inutile, j’ai pu faire les deuils que je devais faire, j’ai encore pris beaucoup de recul. Et surtout j’ai beaucoup appris sur la grossesse, sur ce que je souhaitais pour mes enfants quand j’en aurai, je sais que c’est avec Lui.
Et puis bon, d’une manière ou d’une autre nous aurons aussi notre famille ! :]
N’hésitez pas à partager vos vécus. Je trouve cela formidable de pouvoir parler et de se lâcher… cela fait vraiment du bien… On n’est pas aussi seules qu’on peut le croire parfois.
Le Fond et la forme me touche profondément ! Je pense sincèrement que tu y penseras encore à cet événement car meme si tu prends de la distance, ton esprit ou ton corps te fera toujours un rappel et n’aie pas peur pour la suite.
La douleur nous rend plus fort parait-il……. elle fait partie de la vie. Les cicatrices s’accumulent et se superposent ! on n’oublie pas mais on avance. Il est à tes côtés, c’est ça qui compte…… et la vie va être belle, mais ton témoignage en forme d’hommage l’est aussi Adrienne, et merci de ce partage.
Ce sont malheureusement des accidents de parcours fréquents et qui laissent une cicatrice au coeur de la femme. J’ai connu cela , je te rassure la vie reprend ses droits et mon fils est là pour le prouver ! Mais ton billet m’a remis cette épreuve à vif ! Bisous
Tes mots sont très touchants. Je n’ai jamais vécu ça mais une de mes collègues oui et je sais que ça a été très dur et ça l’est encore aujourd’hui.
Très beau témoignage en tous cas et je te souhaite que la vie t’amène un petit bout de chou lorsque tu le souhaiteras !
C’est l’anniversaire de fiston aujourd’hui. Il a 8 ans. Juste avant lui, il y a eu une fille (j’en suis intimement persuadée) qui n’a jamais vu le jour. Ça a été une douleur si grande. Je voulais arracher la tête de tous ceux qui me disaient des phrases creuses. Qui se réconfortaient eux-mêmes avant de me laisser exprimer ma peine. Tout au long de ma grossesse suivante, j’avais peur. Mon corps m’avait fait faux bond une première fois, il pouvait le refaire. Mais il ne l’a pas fait. Et Émerik est là avec ses beaux yeux verts et sa grande sensibilité. Grosse tendresse pour toi.
Pour avoir malheureusement vécu cela à plusieurs reprises, je peux te dire que je comprends et que c’est un vrai deuil à faire… Gros bisous à tous les deux.
Je n’ai pas connu ça, avec Romain on essai depuis + d’un an.
Je pense fort à toi et je suis certaine que vous aurez un bel enfant en pleine santé quand cela sera le bon moment <3